OSEZ ÊTRE DIFFÉRENT !

(Sixième chapitre)

Soyez un non conformiste !

 

Jésus, un non-conformiste mondialement connu, exhortait Ses disciples à abandonner leur ancienne vie pour Le suivre. Ce faisant, Il les avertit qu’ils seraient « comme des brebis au milieu des loups. »[1] « Si vous faisiez partie du système, leur disait-Il, le système vous aimerait parce que vous lui appartiendriez. Mais vous n’appartenez pas au système et c’est pourquoi il vous poursuit de sa haine. »[2]

         Osez être différents, leur disait-Il. Risquez-vous à vous écarter de la norme que les fanas du système doctrinaire ont mise en place de façon à ce que tout le monde se conforme à leur ordre établi, et ils vous haïront pour avoir osé défier leur autorité ― l’autorité qu’ils se sont arrogée de décider du bien et du mal.

         Ayez seulement l’audace de penser, d’agir, de vivre ou d’enseigner différemment de la vaste majorité robotisée et apathique, la majorité conventionnelle et conformiste des zombies hébétés, la majorité prétentieuse et hypocrite, soi-disant silencieuse, du soi-disant commun des mortels ― ayez, dis-je, cette audace et vous ne tarderez pas à découvrir que ladite majorité n’est pas aussi silencieuse que ça. Et comme il n’y a que la vérité qui blesse, vous les entendrez hurler ! Si vous frayez avec les loups, vous apprendrez vite à hurler avec eux, surtout si quelqu’un ose affirmer et prouver qu’il existe d’autres modes de vie que la « normalité » !

 

À maintes reprises, quelle que soit l’époque, l’Histoire a prouvé que la majorité avait généralement tort. Comme le disait Jésus : « Large est la porte et facile la route qui mènent à la perdition. Nombreux sont ceux qui s’y engagent. Mais étroite est la porte et difficile le sentier qui mènent à la vie! Qu’ils sont peu nombreux ceux qui les trouvent! »[3] Mais comme l’écrivait le philosophe allemand Hegel : « Il est une chose qu’on apprend de l’Histoire, c’est qu’on n’apprend jamais rien de l’Histoire ! » C’est pourquoi les chapitres sordides des horreurs de l’Histoire ne cessent de se répéter.

Pour peu qu’un iconoclaste courageux ait la présomption de briser les idoles de la vaste majorité — qui s’égare — ainsi que ses règles de bonne conduite, ou que quelque brave pionnier de la science ou de l’esprit, ait la témérité ne serait-ce que de suggérer que la société pourrait se tromper, ces braves innovateurs sont aussitôt vilipendés, taxés de démence, persécutés comme déviationnistes, voire condamnés à mort comme criminels, brûlés comme hérétiques, ou crucifiés sous prétexte qu’ils représentent une menace pour la société !

Pourquoi ? Parce que les ténèbres ne peuvent supporter la lumière. Parce que le faux ne peut tolérer le vrai, et que le mensonge flagrant ne peut souffrir la vérité. Parce que ceux qui sont enchaînés acceptent mal la liberté de ceux qui sont libres. Parce que ces hommes ou ces femmes dénoncent les erreurs de la majorité et mettent au grand jour ses péchés, son obscurantisme, ses mensonges, sa cupidité et son asservissement de ceux qu’elle exploite. Il faut donc qu’elle s’acharne à étouffer la lumière, qu’elle déclare que le faux est vrai, qu’elle s’efforce de bâillonner et de museler la voix de la vérité, qu’elle cherche à contrecarrer et à enchaîner ceux qui sont libres, qu’elle fasse tout pour exterminer ceux qui dénoncent l’hypocrisie de la société dans l’espoir d’y mettre fin.

 

Lorsque Noé construisit son gros bateau sur une terre sèche, en annonçant qu’un déluge universel allait survenir (alors même qu’il n’avait plu), il fut la risée de la grande majorité — non silencieuse — de son temps, laquelle allait pourtant être engloutie dans les flots de ce même déluge, tandis que Noé et les siens riraient les derniers ! [4]

         Quand Abraham, âgé de 100 ans, déclara qu’il deviendrait le père de nombreuses nations et que ses descendants se compteraient comme les grains du sable de la mer, sa propre femme, Sara, qui était stérile, se mit à rire de lui… Mais ce fut bientôt au tour d’Abraham de rire, lorsque Sara, elle-même âgée de 90 ans, lui donna un fils, Isaac, l’ancêtre des Juifs. Et n’oublions pas que Hagar, la servante de Sara, lui donna Ismaël, l’ancêtre des Arabes.[5]

         Lorsqu’un simple berger vivant dans la solitude du Sinaï fit savoir qu’il allait, à lui tout seul, libérer six millions d’esclaves hébreux des griffes de leurs cruels oppresseurs égyptiens, les propres compatriotes de Moïse — puisqu’il s’agit de lui — ne le ménagèrent pas de leurs moqueries !  Mais ce fut à son tour de bien s’amuser quand il les fit miraculeusement traverser la Mer Rouge à pied sec ![6]

         Les habitants de Jéricho insultèrent Josué lorsque celui-ci ordonna à ses soldats juifs de faire sept fois le tour de leurs murailles imprenables… Mais quels frissons de triomphe les parcoururent quand ces murs s’écroulèrent ! [7]

L’armée des Madianites, qui comptait plusieurs dizaines de milliers de combattants, dut mourir de rire en voyant la plupart des soldats de Gédéon déserter son armée, pour ne le laisser qu’avec 300 hommes… Mais ce fut au tour des Madianites de décamper quand la misérable petite bande de Gédéon se mit à les bombarder de morceaux de poterie en plein milieu de la nuit ! [8]

         Les puissants seigneurs de guerre philistins se rirent de Samson, l’Israélite à la force légendaire, lorsqu’il se tint captif et aveugle devant eux … Mais quand celui-ci écarta les colonnes de leur temple, ce fut son tour de rire car il tua, en mourant, plus d’ennemis que durant toute sa vie ! [9]

         Le géant Goliath ridiculisa le jeune homme armé d’un lance-pierre… Mais lorsque David lui décocha sa petite pierre, ce vantard de Philistin tomba raide mort et les enfants de Dieu dansèrent de joie ! [10]     

Les prophètes qui prédirent la chute des puissances dominantes de leur temps furent tournés en dérision, traités de cinglés et de déments… Mais quand sonna l’heure du déclin de ces empires, on ne les trouva plus aussi fous ni fanatiques !

         Lorsque Jésus annonça à Ses ennemis religieux, les Pharisiens, que leur temple, alors si imposant, serait rasé, ces derniers le tournèrent en dérision … Mais quarante ans plus tard, quand les Romains incendièrent le Temple, et qu’ils arrachèrent chaque pierre une à une pour retirer l’or qui avait fondu  dans les fissures, la prophétie de Jésus ne s’avéra plus aussi ridicule.[11]

Lorsque les premiers chrétiens prophétisèrent la chute de l’Empire romain, Néron les exila, il les fit décapiter ou crucifier ; il les fit brûler ou  jeter en pâture aux lions… Mais Néron mourut comme il avait vécu, comme un dément maniaque et perverti ! Quant à Rome, elle brûla et son empire finit par s’écrouler — et l’ironie de l’histoire c’est que les chrétiens héritèrent des vestiges de l’empire !

Les premiers chrétiens furent bafoués, mis au pilori, torturés, écartelés, sciés en deux par les païens qui s’acharnaient à les éliminer. Mais bientôt ces mêmes païens furent conquis par la vérité, l’amour et la sérénité de ces gens maudits et pourtant si merveilleux. 

Puis, lorsque la Chrétienté devint à son tour la puissance dominante, l’Église établie s’efforça d’étouffer les découvertes des hommes de science et les voix qui s’élevaient pour la liberté. Mais, ce faisant, elle sonnait son propre arrêt de mort , à l’heure même où elle célébrait ses victoires éphémères sur le renouveau intellectuel et l’aube de la Renaissance du savoir !

 

La quasi-totalité des prophètes et des hommes de Dieu tout au long de la Bible et de l’Histoire, ont été considérés comme fous par le reste du monde — des rêveurs, des visionnaires hallucinés qui entendaient des « voix », ou des dingues de la religion.

         Les captifs des conventions et des traditions sont des conformistes qui ne défrayent jamais la chronique : ils ne changent rien à rien. Ils sont comme tous les autres. Or, qui va s’intéresser à ce genre d’individus ? Ceux qui ne diffèrent en rien des autres, qui se contentent de suivre la norme des idées reçues?  Ce sont les révolutionnaires qui font la une des journaux : ceux qui défient les conventions et les traditions, les non-conformistes, les extrémistes, les fanatiques, les iconoclastes ! 

Ceux qui refusent de bouger et de s’aventurer, ceux qui font comme tout le monde, ne suscitent en vous aucune réaction. Ils ne vous réveillent pas, ils ne font pas de vagues. Leurs pensées et leurs actes sont toujours calqués sur ce que la société attend d’eux. On ne les surprendra jamais à faire ce qui ne se fait pas !

Les timorés et les peureux, les poules mouillées qui se laissent ballotter au gré des vents et des marées, les moutons de Panurge qui suivent le courant, les êtres veules qui ne prennent  jamais la moindre initiative, ceux qui n’ont rien dans le ventre et qui n’ont pas le courage de s’opposer à la masse, les lâches qui ne lèveront jamais le petit doigt pour défendre la vérité et la justice, les mous qui n’oseront jamais s’écarter de la norme, les médiocres qui ne vont jamais à contre-courant de la vaste majorité — de tous ceux-là, on n’entend jamais parler. Avec le reste de la majorité, ils se laissent dériver, telles des épaves que rejette la mer dans un bouillonnement d’écume, dans la vase et le limon de la normalité. Jamais, ils ne font le moindre petit bruit pour faire progresser les choses, ils n’osent rien changer, ils ne laissent pas la moindre trace ni font la moindre impression, de sorte que le monde ignore jusqu’à leur existence ! Ils sombrent avec le reste de l’humanité dans le marais fangeux de l’anonymat et le bourbier du néant, et ils finissent par sombrer dans l’oubli, sans avoir laissé d’empreinte dans l’Histoire !

Mais ceux qu’on traite de fous à lier, ceux-là font parler d’eux ! L’Histoire est peuplée de ces hommes et de ces femmes qui ont su se dépasser, qui n’ont pas eu peur d’affronter le système, qui ont osé être différents, qui n’ont pas hésité à s’opposer à l’ordre établi, à choquer leur génération, à défier la science et les mœurs de leur époque, à se faire les champions d’une cause impopulaire. Qui donc a fait l’Histoire ? Ce sont ceux qui ont vécu en dehors des normes, les extrémistes qu’on a souvent taxés d’hérésie, les révolutionnaires, les asociaux, les  inventeurs et les explorateurs, tous les hommes de cette trempe.

Ce sont les visionnaires fous qui ont voulu  faire des choses que personne n’avait jamais faites, ceux qui, par leur façon de penser et d’agir, se sont distingués de leurs prédécesseurs. La plupart furent considérés par leurs contemporains comme des déséquilibrés qui avaient complètement perdu l’esprit. Fussent-ils héroïques ou diaboliques, bons ou mauvais, des modèles de sainteté ou d’horribles criminels, ils furent incontestablement uniques en leur genre, et tous habités d’un feu sacré. 

Ils vécurent dans la gloire et moururent dans les flammes, mais rien ni personne ne put les arrêter, parce que nul ne savait comment s’y prendre : on ignorait tout de la destination de ces pionniers, car personne n’avait jamais été si loin, ni n’avait tenté pareille aventure. Le monde n’était pas préparé à les recevoir et il lui fallut beaucoup de temps pour enfin les reconnaître.

         Il va sans dire que la majorité réussit le plus souvent à étouffer la flamme, ne serait-ce qu’en l’écrasant sous le poids des cadavres. Mais jamais elle ne parvint à nous faire oublier qu’un jour certains surent se dégager de la masse et se distinguer par leurs exploits ! Ils osèrent être différents et firent ce que tout le monde leur interdisait de faire, ou ce qu’on disait impossible, pour la simple raison qu’ils étaient persuadés que cela devait être fait et qu’ils pouvaient le faire, en dépit du qu’en dira-t-on. Mais ils finirent par réussir, et le monde entier entendit parler d’eux !

Les sentiers battus sont pour les hommes battus ! Brûler la chandelle par les deux bouts peut paraître insensé, mais cela  produit une lumière incontestablement plus vive ! À ce train-là, vous ne ferez peut-être pas long feu, vous serez peut-être vite épuisé, mais vous dégagerez une chaleur formidable ! Et au soir de cette vie, quand les anges vous appelleront, le monde se souviendra de vous. Si vous avez fait ce qu’il fallait faire, Dieu ne l’oubliera jamais ! Vous brillerez comme les étoiles, à toujours, et vous entendrez Dieu vous dire : « Très bien, tu es un bon serviteur, …viens partager la joie de ton maître », vous tous qui avez osé être les « fous du Christ » ! [12]

 

 (Extrait des écrits de David Brandt Berg. Traduit de l’anglais)

 

 

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[1] Matthieu 10:16

[2] D’après  Jean 15:19

[3] Matthieu 7:13-14

[4] Genèse, chapitres 6-8 ; Hébreux 11:7

[5] Genèse, 17:1-21; 18:1-19; 21:1-5

[6] Exode 3:1-10 ; 14:8-30

[7] Josué 6:4-5, 15-16,20

[8] Juges 6:11-14; 7:1-23

[9] Juges 16:23-30

[10] 1 Samuel 17:1-10, 42-51

[11] Luc 19:37-44

[12] Daniel 12:3 ; Matthieu 25:21 ; 1 Corinthiens 4:10